Cher tous,
Cela fait près de trois semaines que je n’ai pas posté de message sur mon blog, les causes en sont diverses. La principale étant le pèlerinage effectué avec les jeunes de Notre-Dame de Vie du 6 au 20 juillet. Ce furent deux semaines bien remplies… Mais j’y reviendrai.
Le lundi 2 juillet, encore deux concerts… Cette fois-ci, ils avaient lieu à l’hôpital allemand Auguste-Victoria qui s’élève sur le Mont des Oliviers. C’est un bâtiment imposant (allemand) de style néo-roman construit par l’empereur Guillaume II qui lui a donné le nom de sa femme. La chapelle est luthérienne et dédiée au mystère de l’Ascension. Elle est décorée de mosaïques pseudo byzantines mais caractéristiques puisque les saints n’y portent pas d’auréole… Nous y sommes montés en voiture diplomatique avec Jacqueline, la femme de l’ambassadeur d’Autriche en Israël, qui est française et donne un coup de main à la bibliothèque de l’École biblique.
Le concert s’intitulait Baroque’n roll et consistait essentiellement en œuvres de Vivaldi. Je craignais le côté baroque relooké rock mais en fait, c’était baroque 100% pour bien montrer que pour être rock, le baroque n’a pas besoin de batterie ou de sons électroniques. Le quatuor de jeunes suisses de la veille est revenu accompagner le flûtiste de la messe de l’hospice autrichien. Sympa et tonique.
À la fin, les musiciens ont accueilli dans leurs rangs six ou sept jeunes palestiniens du conservatoire de Ramallah pour interpréter un concerto de Vivaldi. Vous auriez dû voir la tête épatée de ces jeunes dont c’était le premier concert public… Honnêtement, ils ne se débrouillaient pas trop mal…
Le concert suivant reprenait des morceaux du brunch musical de la veille. C’était toujours à l’hôpital allemand mais dans le petit amphithéâtre qui domine la Cisjordanie, belle vue sur ce monde sur lequel la nuit tombe…
Le mardi, encore un concert… Au patriarcat arménien, cette fois-ci, dans le grand salon de réception. Les murs sont décorés de portraits de différents patriarches mais aussi de celui de François-Joseph et de Sissi, qui ont, à l’époque, aidé le patriarcat. Le patriarche assistait au concert. J’ai perdu le programme mais je me souviens que c’était très beau. Les quatre jeunes suisses sont revenus avec un nouveau programme mais cette fois-ci, ils étaient en frac… Il y a eu aussi un quatuor pour cordes et clarinette de Brahms, un peu trop romantique à mon goût. Mais le dernier morceau dont j’ai oublié le compositeur était très émouvant.
Cela devait être le dernier concert pour moi, je n’avais pas réservé pour le concert du vendredi puisque c’était le jour où arrivait le groupe NDV. Mais je venais de réaliser que le groupe n’arrivant que l’après-midi, j’aurais le temps d’y assister. Coup de pot, le jeudi, Agnès reçoit un coup de fil de Jacqueline lui proposant deux places pour le concert Sunrise Temptation du lendemain matin, elle avait invité deux amies israéliennes qui ont réalisé que le concert ayant lieu à Jéricho, elles ne pouvaient s’y rendre.
Donc à 5h00 de l’après-midi, je confirme les deux places pour Jéricho le lendemain matin. Je fais signe à Jaime qui loge avec moi chez les Frères. Coup de chance, c’est son anniversaire !!! Il apprécie le cadeau…
Vendredi, lever à 3h30 du matin, rendez-vous à 4h00 pour prendre le taxi collectif à la Porte de Damas. Dans le bus, un juif me branche sur Jésus et l’histoire du gars “qui descendait de Jérusalem à Jéricho”. Peu avant 5h00, nous voilà à la station du téléphérique de Jéricho. Ce téléphérique est inscrit au Livre Guinness des Records : le plus long téléphérique sous le niveau de la mer ! Il donne accès au monastère orthodoxe de la Tentation, accroché à la falaise qui domine Jéricho à l’ouest. À côté de la station de téléphérique, une terrasse garnie de chaises. C’est là, qu’un petit groupe de privilégiés s’est laissé tenter par le lever du soleil. À cinq heures et quart, alors que les monts de Moab en Jordanie se dessinent de plus en plus nettement, le concert commence : quatuor pour cordes et flûte de Mozart. Puis une sonatine pour flûte et clarinette (toujours le même, notre copain). Et là, le soleil tout à coup a jailli… Ça faisait un peu Out of Africa. Mais c’était splendide.
Après le concert, le petit déjeuner a été servi dans le restau du téléphérique. Copieux et délicieux. Avec Agnès, Matteo et Jaime, on s'est rendu compte que nous avions tous les quatre une montre de gousset ! Disposant encore d’un peu de temps, on a voulu aller frapper au monastère mais on a trouvé porte close… on est redescendu. Et dans le bus, j’ai parlé avec une fille volontaire à l’hôpital français. Hasard, son cousin est prêtre de Notre-Dame de Vie et j’étais en classe à Saint-François-Régis avec un autre de ses cousins. Je parle aussi avec une juive canadienne terrorisée d’être allée à Jéricho et surtout d’y avoir laissé son copain, sans passeport au milieu de ces sauvages Palestiniens prêts, sans doute, à l’égorger. J’ai réalisé à ce moment à quel point les Juifs sont terrorisés par les Palestiniens. Je me suis toujours senti en sécurité dans les Territoires, plus même qu’à Jérusalem Ouest.
Retour chez les Frères, bouclage de mon sac, douche et je pars attendre mon Sherout pour rejoindre le groupe NDV à l’aéroport. Ambiance hyper occidentalisée… Les gens accueillent leurs amis avec des fleurs et des ballons Bob l’Éponge…
Le groupe NDV arrive. J’ai été inquiet un petit moment car il tardait. À cause de Maguelone, ou plutôt d’ElAl qui avait égaré son sac…
Ce furent donc deux semaines, bien remplies de soleil, de prière, de marche (sous le cagnard de préférence), de chants et de bonnes tranches de rire.
Quatre jours dans le désert : Avdat, le Maktesh Ramon, Eilat, Ein Gedi, Massada, Qumrân. Puis la Galilée : Nazareth, le Carmel, le lac de Tibériade et tous ses sanctuaires, le nord de la Galilée, le Thabor. Puis retour en Judée, Jéricho, le Wadi Qelt, Jérusalem, Bethléem, célébration du mystère pascal à Jérusalem, Abu Gosh, Césarée Maritime (baignade gâchée par la présence de méduses) et retour à l’aéroport…
J’avais demandé à notre chauffeur s’il rentrait à Jérusalem avec son bus, non mais il a demandé à un autre chauffeur de la même compagnie qui m’a ramené Porte de Jaffa, pour rien (Il a refusé le billet que je voulais lui donner). C’était impressionnant d’arriver de si bon matin seul dans un bus dans Jérusalem. N’ayant nulle part où aller, je suis allé prier au Saint-Sépulcre, crasseux et puant de la crasse de la veille… Je suis passé à l’hôtel Knight’s Palace où nous logions pour récupérer mon sac et me voilà parti à l’assaut du Mont des Oliviers pour arriver suant chez les Bénédictines.
J’y loge depuis une semaine, je profite du calme pour faire une petite retraite. Ce qui ne m’a pas empêché d’aller manger au resto pour l’anniversaire de Marie-Claire, volontaire à St-Pierre-en-Gallicante.
Aujourd’hui, fête de sainte Anne et saint Joachim, les Bénédictines étaient en effervescence. Un groupe d’amis du monastère venus de France terminait son pélé en Terre Sainte par une messe solennelle, en présence du Consul général de France à Jérusalem. Les moines et moniales d’Abu Gosh étaient présents, ainsi que les Bénédictines de Bethléem (de rite melkite). Un quart du groupe de pèlerins français est sourd, il y avait donc une traductrice en langue des signes, intéressant de voir combien ce langage à part entière est expressif. À l’issue de la messe, le Consul général a parlé de son travail de Consul et de la situation politique du pays. Passionnant. Puis repas que j’ai pris avec les Franciscaines Missionnaires de Marie qui sont nos voisines d’en face à l’École Biblique. Dans l’après-midi, un des Pères Blancs de Sainte-Anne, responsable des relations œcuméniques pour le patriarcat latin, a parlé de la situation des chrétiens en Terre Sainte et de l’œcuménisme. Intéressant même si la fatigue se faisait sentir pour une bonne part du groupe.
Vêpres, repas et enfin Complies et Vigiles sur la terrasse des Sœurs face à Jérusalem, illuminée par le soleil couchant. * * *
À bientôt,
Étienne+